« Global Network est le résultat de chaque expérience que nous traversons, de nos succès ainsi que de nos échecs » Loris Sasso et Nils Peschanski ont tous les deux grandi en banlieue parisienne, entre la nature et l’urbain. La banlieue, une zone peu fréquentée par les touristes qui préfèrent rester dans les beaux quartiers parisiens et qui souvent, est réduite à de simples clichés par les politiques ou les médias. Mais dans ces banlieues émergent toute forme d’art : on parle de rap évidemment mais aussi de musique électronique, de soirées techno faites à l’arrache, bien loin du rythme et de la pression d’une grande ville comme Paris, les adolescents qui s’ennuient finissent alors par expérimenter, rêver en créant leurs propres formes d’expression et leurs propres codes. Ayant quelques amis du collège en commun, Nils et Loris s’observent de loin à travers les groupes et les projets dans lesquels ils s’illustrent sur la scène parisienne. Mais ce n’est que quand leurs groupes respectifs se séparent qu’ils se décident enfin à faire de la musique ensemble. En se recentrant sur la spontanéité, la liberté et grâce à leurs expériences accumulées, ils s’embarquent dans des sessions la nuit où ils composent, se vident la tête et recentrent leur énergie sur la musique. En 2018, ils donnent naissance au projet Global Network et une vision musicale s’en dégage. S’inspirant d’artistes qu’ils adorent comme Frank Ocean, Jamie xx, Beyoncé ou encore Radiohead, toujours avec une certaine forme de sincérité, simplicité, d’amour et de partager des bons moments. Alors que des morceaux comme « Your Love » et « The Flow » accrocheurs et sophistiqués sont teintés de vibes Rnb d’autres, comme l’un de leurs préférés « Black Roses », respirent la simplicité et l’émotion brut qu’on retrouve dans les débuts de la house music. « On se complète plutôt bien » dit Loris. « Nils a un bon background théorique en musique donc pour choisir des accords c’est comme aller au supermarché, on a beaucoup de choix. Il lance pas mal d’idées et crée vite de belles textures sur son synthé. Moi dans tout ça je fais un peu le tri, je m’occupe du beat et des mélodies de voix. Ensuite on arrange un peu tous les deux, on modifie des trucs, on est toujours là à se guider l’un et l’autre sur ce qu’on pense être le mieux pour la track. » En live, il se laisse la liberté de réadapter les morceaux, les rallonger, et se nourrissent aussi de la réaction du publique pour laisser mûrir leur ressenti. Loris trouve des mélodies entêtante sur des rythmes lents ou des batteries speed rappelant la jungle music. Pour le live, ils ont choisi de ne pas se doter d’ordinateur et de se concentrer sur l’immédiateté des machines analogiques, drum machine et séquenceur elektron ainsi qu’un Korg Prologue pour le son chaud des accords. « Ça nous a pris un peu de temps pour dompter ces machines » déclarent-ils, « Mais ça a vraiment enrichi notre son, ça nous a ouvert de nouvelles portes en terme d’idées et d’identité sonore » Leur tout premier concert a eu lieu en Essone (Aka le 91) en août 2018, banlieue natale de Nils. Depuis, ils ont tourné dans des circonstances bien différentes : tournées underground en Slovénie, au Royaume-Uni, salles parisiennes, festivals, un lycée et même une prison. « On aime se confronter à de nouvelles expériences et encore mieux si elles n’ont rien à voir les unes avec les autres » « On cherchait quelque chose de fun déjà, avec une touche d’ambition naïve, un peu comme une boîte d’import-export qui veut péter le game depuis Gare du Nord. On trouvait aussi que Global Network ne s’identifiait pas à un genre musical précis et donc que notre musique colorerait le nom et non l’inverse. Puis par la suite on a réalisé que notre ambition première, ce désir de se connecter aux gens à travers notre musique un peu partout dans le monde y trouvait parfaitement son sens. » Global Network: de la banlieue à la conquête du monde