Passé
Beautiful Badness ou le spleen d’un enfant des nineties, celui de Gabriel Sesboué, songwriter installé à Bruxelles et chanteur à la voix d’ange, habité par ses héros pop tels qu’Anthony and The Johnsons ou Rufus Wainwright, marqué par les structures complexes de Queen et Archive et les classiques romantiques (Berlioz, Camille Saint Saëns...) qu’il apprit sur les touches noires et blanches. Après un 1er EP qui lui ouvrit les portes des radios, TV et festivals belges (Nuits Botaniques notamment), Beautiful Badness dévoile un 1er album où les basses lourdes et résolument électro nous rappellent que nous sommes toujours en 2018. « Rewind » s’écoute comme une ode à un monde qui semblait moins complexe : les nombreuses influences assumées s’y mélangent dans une fresque épique, lyrique et grandiloquente. Le premier extrait, une étonnante reprise du générique de Friends « I'll be there for you », remplace la mélodie originale sautillante par des notes de piano oniriques, pendant que les basses grésillent comme une télé cathodique cassée. Le clip, déjà salué par la presse française (Les Inrocks, Tsugi...) enfonce le clou de ce Friends à la sauce « Black Mirror » , le Central Perk est devenu une app où l’amitié s’échange contre des cookies indiscrets, paradoxe d’un temps où le troc des données privées permet d’obtenir l’intimité dont nous manquons. L'album « Rewind », produit par Marlon B (Brigitte, Benjamin Clementine, Juliette Armanet) et incluant la participation d'Albin De La Simone, est prévu pour février 2019.